Caillots sanguins : le risque est beaucoup plus élevé avec la Covid-19 qu’avec le vaccin
Beaucoup d’interrogations autour des vaccins contre la COVID-19 concernent notamment le risque de thrombose veineuse, soit l’obstruction d’un vaisseau sanguin dû à la formation pathologique d’un caillot de sang (thrombus). Mais une nouvelle étude publiée sur ce sujet se veut rassurante en révélant que ce n’est pas la vaccination mais bien l’infection COVID-19 en elle-même qui entraîne un risque beaucoup plus élevé de développer une thrombose veineuse. Des chercheurs de l’Université d’Oxford ont en effet détaillé dans le British Medical Journal (BMJ) les données médicales de 29 millions de personnes ayant reçu leur première dose de vaccin Pfizer ou d’AstraZeneca.
Ces données ont été comparées avec celles de 1 758 095 personnes dépistées positives au SARS-CoV-2 à la suite d’un test. Les principaux critères de jugement étaient l’hospitalisation ou le décès associé à ce risque accru de développer des caillots sanguins sur une période de 28 jours suivant ces trois types expositions : première dose du vaccin Oxford/AstraZeneca (Vaxzevria) et première dose du vaccin à ARNm de Pfizer-BioNTech (entre décembre 2020 et avril 2021) ou un test positif au SARS-CoV-2.Les chercheurs ont constaté qu’il existait bien un « risque accru » d’en développer après s’être fait vacciner, pendant de courts intervalles de temps après la première dose de ces vaccins.
Vaccins : replacer dans leur contexte les rares cas de caillots sanguins
Mais il s’avère que ce risque était « beaucoup plus faible que celui associé à l’infection par le SARS-CoV-2 ». Concrètement, pour l’infection, les chercheurs ont constaté 12 614 cas supplémentaires de thromboembolie veineuse sur 10 millions de personnes, contre 66 cas en se faisant vacciner avec AstraZeneca : le risque est donc presque 200 fois plus élevé en attrapant la Covid-19 qu’en se faisant vacciner avec AstraZeneca. Par ailleurs pour chaque 10 millions de personnes vaccinées avec le vaccin Pfizer, l’étude note que 143 accidents vasculaires cérébraux supplémentaires seraient observés, mais ce chiffre est près de 12 fois inférieur au risque consécutif à l’infection (1699 cas supplémentaires).
« Cette recherche est importante car de nombreuses autres études, bien qu’utiles, ont été limitées par de petits nombres et des biais potentiels. Les dossiers de santé électroniques, qui contiennent un enregistrement détaillé des vaccinations et des infections, nous ont fourni une riche source de données pour effectuer une évaluation robuste de ces vaccins et les comparer aux risques associés à l’infection COVID-19. », explique l’équipe scientifique. A la chaîne anglaise BBC, celle-ci affirme par ailleurs que non seulement le risque d’événements indésirables graves est considérablement plus élevé après l’infection par le coronavirus mais que la période de risque est aussi plus longue dans ce cas précis.
Ainsi, après avoir attrapé la Covid-19, le risque accru de développer des caillots sanguins se prolonge « sur 28 jours après l’infection ». En comparaison, le risque d’AVC après une première dose du vaccin Pfizer s’étend entre 15 à 21 jours après son administration. La période de risque de survenue d’une thrombose veineuse après une injection d’AstraZeneca s’étend quant à elle entre 8 et 14 jours. Enfin, les chercheurs n’ont trouvé aucune association pour AstraZeneca avec le risque d’AVC ou pour Pfizer avec le risque de thrombocytopénie. Ils concluent donc sur l’importance « de replacer ces risques dans leur contexte étant donné la probabilité plus élevée qu’une individu soit infectée par le SARS-CoV-2. »