Confinement : les changements de sommeil et de rêves
Le confinement modifie-t-il notre sommeil et nos rêves ? C’est la question a laquelle ont voulu répondre Perrine Ruby, chercheuse Inserm au Centre de recherche en neurosciences de Lyon, et ses collègues. Pour y parvenir, les scientifiques ont proposé un questionnaire d’une durée de 10 à 25 minutes adressé aux francophones habitant en France.
Les questions ont pour objectif d’évaluer l’impact éventuel du confinement sur les habitudes de vie, de sommeil, et de rêves. Ce recueil d’informations s’inscrit dans un espace organisé par l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) s’intéressant aux différentes conséquences de la pandémie, comme les connaissances de la population relatives au Covid-19, et l’évolution de nos rapports sociaux, de nos comportements, retentissements psychologiques et cognitifs.
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Rêves et sommeil perturbés
Les chercheurs français espèrent ainsi documenter au mieux les nombreux aspects de la situation inédite que nous traversons. Si l’étude concernant le confinement et le sommeil des Français n’est pas encore terminée, Perrine Ruby a dévoilé les premiers résultats à l’AFP et France Info. Elle indique ainsi que « la période a bien modifié le sommeil des Français, mais pas qu’avec des dimensions négatives. »
Environ 50% des personnes ayant répondu à l’enquête en ligne ont déclaré dormir plus, tandis que l’autre moitié a fait état de difficultés d’endormissement et de réveils nocturnes. Même constat au niveau des rêves : environ 15% des participants affirment faire des rêves plus négatifs, concernant les maladies, l’hôpital, la mort et l’isolement, alors que 5% rêvent de fêtes, de coopération, et d’érotisme.
Pourquoi fait-on des cauchemars ?
Un phénomène de compensation
Pour la chercheuse, ce constat est très intéressant car il pourrait confirmer l’hypothèse selon laquelle le rêve est impliqué dans la régulation émotionnelle. « Il semblerait qu’il y ait un phénomène cathartique et un phénomène de compensation, qui permettrait de mieux résister à ce que l’on est en train de vivre actuellement. Ce que l’on ne peut pas faire, on le fait en rêve« , indique-t-elle.
L’équipe appelle les Français à participer davantage à la recherche, en particulier les hommes dans l’est de la France, afin de compléter les données déjà récoltées.