COVID-19 : un premier concert « test » prévu à Marseille en mai

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Sommes-nous plus exposés au SARS-CoV-2 lors d’un concert doté d’un protocole sanitaire strict que dans notre vie quotidienne ? Voilà la question à laquelle des scientifiques tentent de répondre.

Table des matières

Un premier concert test en Espagne en avril

Une première réponse en provenance d’Espagne a émergé, à la suite d’un concert test mené à Barcelone : six personnes sur 5 000 ayant assisté au concert le mois dernier ont été positives au Covid-19 par la suite selon les organisateurs, donnant l’espoir de la renaissance de l’industrie de la musique live. Avant le spectacle, présenté comme le plus grand concert de rock en salle d’Europe depuis le début de la pandémie de Covid-19, les spectateurs ont subi un dépistage de masse et des tests antigéniques.

Il n’y a pas eu de nouveaux tests de masse par la suite, mais 15 jours plus tard, seules six personnes ont déclaré avoir été testées positives au Covid-19 selon les dossiers médicaux des participants. Et pour quatre de ces six cas, la transmission n’aura pas eu lieu pendant le concert, affirment les organisateurs. Aucun des participants n’avait été vacciné contre le Covid-19 mais ils portaient tous des masques chirurgicaux FPP2 lors du concert et si la capacité de la salle était limitée, il n’y avait pas de sièges attribués ni de distance sociale obligatoire. Une expérience similaire va avoir lieu à Marseille, le projet scientifique « ANRS-CONCERT SAFE », mais dans des conditions quelque peu différentes.

Mesurer aussi les niveaux de contamination par d’autres pathogènes

Mené par des scientifiques de l’Inserm et de l’ANRS*, le projet vise à répondre à cette question : « Les mesures de prévention mises en place, à l’occasion d’un concert, permettent-elles d’avoir un risque de contamination aux virus respiratoires identique à celui auquel la population est exposée dans la vie quotidienne ? » Concrètement, l’objectif est de déterminer si les mesures de protection collectives et individuelles proposées au cours d’un concert dans le cadre de cette étude ne sont pas inférieures, en termes de protection contre la contamination par le SARS-CoV-2 et les autres virus respiratoires, aux conditions de vie normales dont les restrictions légales mises en œuvre par les autorités.

Comme l’explique l’Inserm, « ces concerts tests serviront aussi à mesurer les niveaux de contamination par d’autres pathogènes et permettront une observation des comportements en situation réelle. » Le protocole scientifique a rigoureusement été établi, et repose sur cinq éléments distincts : pas de tests de dépistage à l’entrée de la salle pour être au plus proche de la vie réelle, une étude des autres pathogènes notamment les virus respiratoires afin d’anticiper de nouveaux risques épidémiques, le concert se déroulera assis avec distanciation spatiale, le protocole sanitaire sera applicable de manière généralisée et la population de participants a été choisie (des étudiants d’Aix Marseille Université).

Date annoncée : le 29 mai

« Les résultats pourront être utilisés pour mieux lutter contre le SARS-CoV-2, mais aussi d’autres virus respiratoires connus tels que la grippe saisonnière dont on sait la gravité potentielle chez les personnes fragiles, et pour disposer d’une stratégie pour les prochaines émergences de virus respiratoires », explique Fabrice Simon, principal investigateur de l’étude. « Dans de nombreuses situations, tester plus de 1000 personnes à l’entrée d’un concert dans les conditions de prélèvements actuels est difficile d’un point de vue logistique sur le long terme. De plus, cette approche centrée sur le SARS-CoV-2 dépend de la qualité diagnostique des tests sur les différentes souches en circulation. »

Il aura fallu six mois aux scientifiques et acteurs du milieu culturel marseillais pour définir les modalités qui permettraient à des concerts « sécurisés » de voir le jour dans le contexte d’une circulation encore intense du SARS-CoV-2. « Il s’agit d’un réel défi scientifique, sanitaire et logistique », ajoute l’Inserm. Ne manquent plus maintenant que l’autorisation réglementaire de la Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL) et les autorisations dérogatoires demandées aux ministères. La date envisagée pour le premier concert test est le 29 mai 2021, mais comme les mesures de déconfinement annoncées par le gouvernement, celle-ci est soumise à l’évolution de la situation sanitaire.

*L’Agence nationale de recherches sur le sida et les hépatites virales, en collaboration avec le collectif des professionnels du spectacle DO3ME et avec le soutien de la ville de Marseille et d’Aix-Marseille université.



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