L’animateur Camille Combal révèle souffrir d’un kératocône, de quoi s’agit-il ?
Connu du grand public depuis plusieurs années, l’animateur de télévision Camille Combal a pour la première fois accepté de parler de sa santé. Et c’est pour évoquer sans détour dans les colonnes du journal l’Équipe la maladie dont il est atteint, le kératocône. « Je suis atteint d’une maladie génétique assez répandue : le kératocône. Mes deux cornées sont convexes, il faut les remplacer par des greffes. », a révélé l’homme de 39 ans. Le kératocône correspond à une déformation de la cornée (revêtement transparent de l’iris et de la pupille de l’œil), apparaissant généralement dans l’adolescence, qui s’amincit progressivement, perd sa forme sphérique normale et prend une forme de cône irrégulier.
Comme l’explique le site Orphanet, portail d’information de référence sur les maladies rares, « cette déformation engendre des troubles de la vision (vue brouillée et déformée et mauvaise vision de loin) qui nécessitent le port de lentilles spécialisées. » Le kératocône atteint généralement les deux yeux (dans 90% des cas), mais pas avec la même sévérité. Le syndicat national des ophtalmologistes de France (SNOF) précise quant à lui que l’origine du kératocône reste mystérieuse, même si la génétique joue certainement un rôle majeur dans sa survenue et transmission. Le diagnostic est porté par l’ophtalmologiste qui constate une baisse de la vision non corrigible, une cornée anormale et un astigmatisme irrégulier.
Une nouvelle greffe de cornée prévue prochainement
Sa prise en charge comporte dans un premier temps une correction optique par lunettes puis, si celles-ci deviennent inadaptées, par lentilles de contact. En cas d’intolérance (douleur, gêne) ou si la vision reste insuffisante, la chirurgie s’impose. Cette dernière comporte deux options : la mise en place d’anneaux intra-cornéens pour les cas les plus favorables ou une greffe de cornée pour les plus sévères. « Pour environ 10% des personnes atteintes, seule une greffe de cornée peut restaurer une vision acceptable. », note Orphanet. Une opération dont a bénéficié Camille Combal : « un oeil est déjà opéré et je ferai prochainement le second. Quand tu es greffé, tu passes un an sans sport pour que ton oeil cicatrise bien. »
C’est pourquoi l’animateur s’est engagé à ne pas pratiquer de disciplines extrêmes ou violentes : une précaution indispensable après une telle opération. « Quelqu’un m’a donné un morceau de lui, je dois respecter ce geste. », ajoute-t-il. Plus généralement, ce diagnostic a été un déclic pour amener l’animateur à privilégier une bonne hygiène de vie au quotidien. « Désormais, sans trop y penser, je prends davantage soin de mon corps. Je m’entretiens trois à quatre fois par semaine avec de la course ou du fitness. C’est plus cardio que muscu. J’ai une bonne hygiène de vie avec une alimentation saine, même si je ne pèse pas encore le nombre d’amandes que je dois manger. », fait-il savoir.
Attention cependant : les patients avec un kératocône ne peuvent pas avoir recours à la chirurgie réfractive ou Lasik, qui permet entre autres de corriger la myopie par laser. Il s’agit en effet d’une contre-indication absolue car l’opération aggrave considérablement le kératocône, même si celui-ci est minime et n’a pas été détecté auparavant. Ces personnes sont invitées à consulter très régulièrement des opthalmologues spécialistes connaissant la maladie. En effet, « la maladie peut évoluer assez vite, entraînant des variations de vision permanente. Les lunettes, comme les lentilles, doivent être réajustées fréquemment pour s’adapter aux changements de forme de la cornée. », indique Orphanet.
A noter que cette maladie a récemment été évoquée dans les médias après la disqualification du nageur français Yohann Ndoye-Brouard lors des demi-finales du 100 m dos, aux Jeux Olympiques : un virage manqué lui avait valu de heurter le mur de la piscine. Victime de moqueries sur les réseaux sociaux, ce dernier a tenu à s’expliquer devant les caméras de France 2. « J’ai été ébloui par les spots, car j’ai un petit problème aux yeux depuis un an, au niveau de ma cornée. Ce n’est pas la première fois que je touche le mur, j’ai également eu ce problème à Budapest. » Mais le nageur ne compte pas baisser les bras, et espère se faire opérer à l’automne prochain pour pouvoir retrouver une acuité visuelle optimale.