« Le football peut-il être dangereux pour le cœur ? »

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Dix mille pas et plus. Le football peut-il être dangereux pour le cœur ? A l’heure où l’Euro fait palpiter celui de millions de fans du ballon rond, la question peut sembler déplacée, qui plus est dans une chronique qui n’a de cesse de convaincre que le sport – et l’activité physique en général – est le meilleur des médicaments.

Elle est cependant remise sur le devant de la scène par le télescopage de deux actualités. La première a été vécue en direct par les spectateurs de la rencontre Danemark-Finlande, samedi 12 juin, qui ont vu le Danois Christian Eriksen, 29 ans, s’écrouler sur le terrain. Même si le footballeur, qui a été équipé d’un défibrillateur implantable, va devoir dire adieu à la compétition, l’issue heureuse de ce cas de mort subite du sportif démontre une fois de plus qu’une intervention immédiate, avec massage cardiaque puis choc électrique externe, augmente fortement les chances de survie sans séquelles. (Corollaire : généraliser d’urgence la formation aux gestes qui sauvent et équiper en défibrillateurs automatiques externes tous les lieux publics, équipements sportifs, parcours de marathon…).

Il faut cependant rappeler que ces spectaculaires morts subites du sportif sont relativement rares (de 800 à 1 000 cas par an en France) et sont souvent consécutives, chez les jeunes athlètes, à des maladies génétiques. La grande majorité des 40 000 à 60 000 morts subites « tout-venant » survenant annuellement dans notre pays sont, elles, liées à des atteintes des artères coronaires, favorisées par les facteurs de risque classiques des maladies cardiovasculaires : tabac, hypercholestérolémie, hypertension artérielle, diabète et… manque d’activité physique.

Lire aussi « Environ 800 sportifs sont victimes de mort subite en France par an »

Passée plus inaperçue, une deuxième actualité, scientifique celle-là, interroge aussi sur les dangers du foot pour le palpitant des spectateurs. Selon une étude allemande, publiée le 17 juin dans Scientific Reports, le nombre de patients admis, en Allemagne, à l’hôpital pour infarctus du myocarde pendant les trente et un jours du Mondial de football 2014 (18 479) a été significativement plus élevé que ceux sur la même période en 2013 (+ 2,1 %) et 2015 (+ 3,7 %). Karsten Keller, premier auteur de l’article, et ses collègues soulignent que la mortalité hospitalière de ces accidents cardiaques (8,3 %) n’était pas plus élevée l’année de la Coupe du monde sauf… le jour de la finale – où l’Allemagne s’était imposée face à l’Argentine. A cette date, ce taux de mortalité a grimpé à 12 %. Les chercheurs prennent bien soin de préciser que le football est le sport le plus populaire d’Allemagne, et que la moitié du pays avait regardé à la télévision cet événement sportif.

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