Le laboratoire pharmaceutique Sanofi, condamné dans le dossier de la Dépakine
Le groupe français Sanofi a été condamné, jeudi 12 mai dernier, par le tribunal de Nanterre, à indemniser une famille dont la fille, exposée à la Dépakine in utero, est née avec des malformations. Montant estimé ? 450 000 €. C’est la première fois que le laboratoire est condamné par le tribunal de Nanterre dans ce dossier.
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Des malformations et des retards durant l’enfance
C’est loin d’être la première fois que la Dépakine se retrouve sur le devant de la scène judiciaire et médiatique. Ce médicament, produit par Sanofi, est prescrit aux patients épileptiques et bipolaires. Il est actuellement contre-indiqué pour les femmes enceintes et celles en âge de procréer, selon le dictionnaire Vidal (source 1). Mais il n’en a pas toujours été autant.
L’inscription de ces contre-indications dans la notice du médicament n’est apparue qu’en 2006 : les autorités sanitaires ont établi que la Dépakine pouvait avoir des effets secondaires néfastes sur les futurs enfants lorsqu’ils y étaient exposés in utero. Le médicament augmentait notamment le risque de malformations physiques, entre autres des anomalies cardiovasculaires, et des troubles neuro-développementaux.
Un long combat pour faire reconnaître le préjudice
L’histoire de la famille qui vient d’obtenir gain de cause devant la justice remonte à 2005. À cette époque, bien qu’enceinte, la future maman continue de prendre de la Dépakine pour traiter ses crises d’épilepsie. Sa fille a ainsi été exposée au valproate de sodium, le principe actif de la Dépakine. Lorsqu’elle est née, puis durant son enfance, elle présentait des malformations et des retards de développement psychomoteurs et d’acquisitions globales.
En 2014, la famille a donc décidé de poursuivre en justice le laboratoire. Motif ? Sanofi aurait sciemment caché au public ces effets indésirables. In fine, jeudi 12 mai, le tribunal de Nanterre a donc donné raison à cette accusation et condamné le laboratoire. Il a estimé que le géant pharmaceutique connaissait les risques neuro-développementaux liés à la prise de la Dépakine lors d’une grossesse depuis 2003… Selon le tribunal de Nanterre, Sanofi aurait donc dû le mentionner, à l’époque, dans la notice du médicament. Ce qui n’a été le cas qu’en 2006.
À noter : Sanofi a indiqué qu’il ferait appel. Mais plusieurs dossiers similaires seront jugés dans les prochains mois par le tribunal de Nanterre. Une étape essentielle pour les victimes et leur famille.